François-Alexis Favreau
Développer un modèle d’affaires en phase avec l’économie circulaire est un moyen concret de réduire son empreinte écologique.
Des coopérateurs ayant testé l’économie circulaire sur le terrain ont révélé les avantages de l’économie circulaire au RDV 2021.
« L’économie circulaire vise à optimiser l’utilisation des ressources naturelles […] ; le déchet de l’un devient le produit de l’autre », formule Evan Murray, directeur régional Lanaudière et Abitibi-Témiscamingue / Nord-du- Québec, à la Coopérative de développement régional du Québec (CDRQ). Cette solution en apparence toute simple recèle un potentiel considérable en raison des considérations écologiques actuelles.
Sur le terrain, Mathieu Gauthier a décidé d’appliquer le modèle de l’économie circulaire en créant, avec d’autres entrepreneurs, la COO P Boomerang, un service de valorisation spécialisé en drêches, ce résidu du brassage de la bière. Les drêches contiennent une « valeur nutritive absolument extraordinaire » en plus d’être un fardeau pour les microbrasseries, qui peinent à gérer ce résidu humide et difficile à entreposer, explique M. Gauthier, cofondateur et responsable du développement des affaires de la coop.
COOP Boomerang transforme les drêches en farine. « On parle beaucoup du gaspillage à la maison, mais 30 % du gaspillage alimentaire vient de la production et de la transformation alimentaire, poursuit l’entrepreneur.
Les 47 microbrasseries montréalaises produisent à elles seules 3500 tonnes de résidus. » M. Gauthier précise que la transformation des drêches en farine s’ajoute à d’autres modèles de valorisation existants, notamment dans le milieu des cosmétiques et des fermes d’insectes.
Pour Evan Murray, la démarche de la COOP Boomerang s’inscrit dans les stratégies de circularité, puisqu’il s’agit d’une solution visant à améliorer un système, en l’occurrence celui du brassage. Selon le panéliste, les entrepreneurs doivent s’interroger sur les répercussions de leur production. « À chaque petite étape, on doit s’interroger sur la suite du processus », suggère le directeur régional de la CDRQ.
Circuit court
Dans le quartier Verdun à Montréal, la Coopérative de solidarité Abondance Urbaine Solidaire (CAUS) vise à créer l’abondance pour la population, tant en alimentation saine et locale qu’en éducation et en relations sociales, explique la coordinatrice Tracey Arial.
Pour y arriver, la coop propose d’accompagner les membres vers des circuits de consommation plus courts. Par exemple, elle a mis sur pied tout un réseau alimentaire, de la production maraîchère aux jardins en serres en passant par l’aquaponie, jusqu’à la production et la distribution de compost.
Cette manière de rassembler les différents chaînons du circuit court inspire les panélistes présents à la table de discussion.
« Lorsqu’on s’attaque à un enjeu aussi vaste, complexe et large que celui de la transition écologique et des problèmes environnementaux, je crois que, pour avoir un impact, on est obligés de s’aider les uns les autres », dit Mathieu Gauthier.
Dans cet esprit, la Coopérative CAUS cherche constamment de nouvelles initiatives pour participer au circuit local. Leur « petit dernier », l’application MTL on mange, permet de savoir quels aliments sont en saison et quelles épiceries les vendent, signale Tracey Arial.
« L’alimentation, c’est un levier de transition écologique formidable », enchaîne M. Gauthier. Les solutions proposées par les deux panélistes pour remédier au gaspillage alimentaire dévoilent tout le potentiel des stratégies circulaires.
Publié en octobre 2021 — Crédit photo mise en avant : Matt Seymour sur Unsplash