Stéphane Desjardins
Mot du rédacteur en chef
Lorsque j’étais aux études, si vous m’aviez dit que de plus en plus de travailleurs allaient acheter leur employeur, ou que les populations de nombreuses petites localités se battraient pour relancer le dernier dépanneur de la place, j’aurais été dubitatif.
Digne membre de la génération X, je suis arrivé sur un marché du travail complètement différent de celui d’aujourd’hui. C’était alors la récession. L’inflation atteignait 11 %, les taux d’intérêt étaient à 23 %, le chômage chez les jeunes dépassait les 20 %, quatre Québécois sur dix vivaient de l’assurance chômage ou de l’aide sociale, des rues commerciales étaient placardées aux trois quarts, et les emplois étaient tellement rares que les patrons avaient le gros bout du bâton. Et le savaient.