Abderrahim Izirri, directeur général de la Coopérative de développement régional de Montréal-Laval
Frédéric Plante, directeur général de la Coopérative de développement régional de Lanaudière
Patrick Duguay, directeur général de la Coopérative de développement régional Outaouais-Laurentides
Pourquoi choisir aujourd’hui le modèle coopératif plutôt que celui de la société par actions? Dans notre monde où l’argent domine, où le « toujours plus gros, toujours plus riche » fait la loi, pourquoi vouloir se lancer dans l’aventure coopérative? Y a-t-il une valeur ajoutée?
Les tenants de l’idéologie dominante nous disent que nous vivons à une époque formidable! Pourtant, le système craque de toutes parts. Nous avons connu, ces dernières années, une crise économique qui a ébranlé et qui ébranle encore les colonnes du temple. La planète étouffe sous les coups de boutoir de ce modèle de développement fondé sur les inégalités, où les maîtres agissent comme si nous étions les derniers humains et qu’il fallait se servir, piller de toute urgence, avant qu’il ne profite à personne.
En 2012, notre entrepreneur choisit le modèle coopératif pour répondre à des besoins réels, parce que ses intérêts et ses aspirations sont ailleurs, misent sur d’autres valeurs que celles prônées par la course aux profits à tout prix. Le modèle coopératif, aujourd’hui, quel que soit le domaine où il s’implante et s’épanouit, se présente comme une solution de remplacement au système économique néolibéral, une solution qui place l’humain au cœur du développement économique.
La coopérative veut d’abord répondre aux besoins des collectivités et des humains auxquels elle s’adresse, d’où elle est issue. Les coopératives – nous le verrons dans ces pages – ont d’abord le souci de servir. Que ce soit à Gatineau, Saint-Jérôme, Joliette, Laval ou Montréal, au Pays basque ou en Italie, dans un café ou une coopérative d’habitation, un collège ou une coopérative de santé, le déclencheur est toujours un besoin exprimé par la communauté.
Pas étonnant que les coopératives aient un taux de survie supérieur à celui des entreprises privées : 66 % après cinq ans, 44 % après 10 ans, contre 35 % et 19 % respectivement pour le secteur privé. Leur engagement dans la communauté, leur enracinement local les protège, en quelque sorte. A-t-on jamais vu une entreprise étrangère prendre le contrôle d’une coopérative pour ensuite la délocaliser? Impossible
Les coopératives, particulièrement celles du Québec, sont dans tous les secteurs et il s’en crée de plus en plus. Les coopératives prennent une place grandissante dans l’économie locale, nationale et internationale. Il n’est donc pas étonnant de voir les Nations Unies vouloir leur rendre hommage en déclarant 2012, Année internationale des coopératives. Un geste intéressé de leur part, car il a été démontré que les pays où les coopératives sont plus présentes ont mieux résisté aux crises engendrées par le milieu financier. Un coup de pouce, en quelque sorte, pour persister et aller plus loin encore.
Le 21e siècle devrait être celui de la coopération! Le système économique dominant a démontré ses limites à répondre aux besoins réels des populations. Les crises économiques, politiques, alimentaires et environnementales se succèdent à un rythme affolant; le temps de la coopération entre les individus et entre les peuples est peut-être venu.
Que sera l’après 2012? Quelles suites donnerons-nous à cette Année internationale des coopératives? Plus que jamais, nous avons les modèles, les moyens et les outils coopératifs pour influencer le débat, voire pour changer de paradigme de développement. Nous le voulons et nous le pouvons. À nous d’agir!
Cette parution de la revue Coopoint s’inscrit dans les suites de l’AnnĂ©e internationale des coopĂ©ratives. Nous vous prĂ©sentons ainsi la contribution exceptionnelle des coopĂ©ratives Ă la qualitĂ© de vie des individus et des collectivitĂ©s qui choisissent d’entreprendre ensemble, dĂ©mocratiquement… Des illustrations inspirantes pour changer le monde!