(Photo: Steve Deschêne, Parc national du Mont-Tremblant)
Par Stéphane Desjardins
Le tourisme est reparti en grande. Les spécialistes parlent de tourisme de revanche, les hordes de voyageurs repartent à l’aventure de manière presque rageuse, après des années de confinements pandémiques. Et même si les aéroports sont pleins, les destinations québécoises sont plus populaires que jamais.
Si on peut se réjouir de la relance d’une industrie qui pèse lourd dans notre économie, on doit aussi souligner qu’elle a aussi de graves inconvénients. Le surtourisme a d’énormes retombées sociales, économiques et environnementales. Des hordes de visiteurs peuvent massacrer l’environnement et la qualité de vie des pays visités. Ceux qui recherchent des expériences « authentiques » contribuent ainsi à transformer des destinations prisées en Disneyland instagrammables.
Des joueurs comme Air B&B contribuent à la crise du logement et appauvrissent l’offre hôtelière. De puissantes entreprises, notamment chinoises, investissent dans notre territoire, en achetant par exemple des campings, transformant ces lieux en tirelires, les usagers n’ayant d’autre choix que de payer de plus en plus cher.
Sur un autre front, la démographie, implacable, se traduit par une crise de la main-d’oeuvre, intensifiée par la pandémie, qui fragilise nos entreprises touristiques. Ces dernières sont non seulement en manque d’effectifs, mais aussi de relève. Car nombre d’entrepreneurs babyboomers reportent sans cesse leur retraite… jusqu’au point où ils décident de passer à autre chose. Des villages, des villes et des régions voient ainsi des PME disparaître ou souvent vendues à des compétiteurs basés à l’étranger, pour qui le développement local ne signifie pas grand chose.
Heureusement, il y a le mouvement coopératif.
Le repreuneuriat en mode coop d’entreprises touristiques, est pour le moment encore timide, mais connaît un regain de popularité. Les valeurs de la coopération sont alignées sur des jeunes générations qui veulent se réaliser avec leur projet d’entreprise, mais pas au détriment de leur santé et de leur famille.
La formule, mal connue, doit être promue dans les cercles du développement économique et dans les écoles de commerce.
D’autant plus que quand les entrepreneurs collectifs fondent une coop, leur projet est souvent appuyé par toute une communauté, ce qu’apprécie l’écosystème d’appui, notamment les banquiers solidaires. C’est connu, les coopératives sont plus résilientes que les inc, on ne le redira jamais assez.
Certaines de ces coops, encore jeunes, font tout un tabac dans l’industrie touristique. On vous en présente quelques-unes dans notre dossier de ce numéro thématique d’été.
Enfin, il s’agit de notre premier Coopoint en mode 100% numérique. Au nom de toute l’équipe, nous espérons que vous l’apprécierez. Et que vous inciterez vos collègues coopérateurs à s’abonner à la seule publication au pays consacrée aux coopératives et à l’entrepreneuriat collectif.
Bonne lecture!