< Retour à la liste des articles 15 mai 2017

Vers une démocratisation de la coopération

Éditorial

Gaston Bédard, Président-directeur général

Conseil québécois de la coopération et de la mutualité

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est gaston-bedard.png.Depuis plusieurs années, nous assistons vraisemblablement à l’émergence de nouvelles formes d’économies, nommément l’économie de partage, l’économie collaborative et autre. Ainsi, tout comme le modèle d’affaires traditionnel, la formule coopérative et mutualiste, bien ancrée dans la société québécoise depuis plus d’un siècle, se doit, elle aussi, de se réinventer, dans la mouvance de cette transformation accélérée de l’économie. Le mouvement coopératif et mutualiste, aussi innovant, diversifié, durable, profitable et unique soit-il, n’est pas immuable, bien au contraire. Il s’inspire d’idées nouvelles, s’adapte aux réalités changeantes et saisit les opportunités d’affaires et les occasions d’innovation qui se présentent à lui. L’économie numérique, le développement durable, le repreneuriat et la relève sont autant de sujets d’actualité et de défis qui sollicitent notre intelligence collective pour élaborer des solutions adéquates et évolutives.

L’offre des entreprises coopératives et mutualistes répond aux besoins exprimés par les citoyens et agit comme rempart contre les dérives de l’économie traditionnelle. Les coopératives et les mutuelles sont des entreprises portées par des gens, avec des gens, pour des gens. D’ailleurs, parmi les nombreuses réussites issues du monde coopératif et mutualiste, on constate une réelle appropriation de l’organisation par les personnes qui en sont membres et qui utilisent ses produits et services. Cette dynamique entrepreneuriale crée un lien de confiance et d’appartenance inégalé.

La structure souple et démocratique du modèle coopératif et mutualiste permet aux entreprises de répondre directement aux demandes des membres et de la population, de s’ajuster aux fluctuations du marché, et de résister à la délocalisation et aux restructurations souvent dévastatrices.

Pour évoluer dans une économie stable, saine et inclusive, il importe que les trois piliers qui la composent bénéficient de la même considération. Dans cette économie plurielle, l’entreprise privée, l’État et l’entreprise coopérative et mutualiste devraient coexister en équilibre, autant au Québec que partout dans le monde. Quand on pense que 50% de la production agricole planétaire est commercialisée par les coopératives, on peut affirmer qu’elles sont indispensables à notre quotidien et que nous aurions avantage à les voir se multiplier.

Par ailleurs, l’intercoopération représente un important vecteur de partage des bonnes pratiques et, ultimement, un puissant outil de développement et d’expansion, pour les coopératives en démarrage ou en activités. Les coopératives misent sur la force du groupe, autant ici qu’ailleurs dans le monde. Avec la crise actuelle, les coopératives reviennent plus que jamais au premier plan dans pratiquement tous les pays. La formule coop s’avère un formidable levier pour l’autonomisation des femmes et leur leadership, comme en témoignent SOCODEVI et Développement international Desjardins (DID), notamment parce que les ressources financières mises entre les mains des groupes de femmes sont largement réinvesties dans le bien-être de leur famille et la scolarisation des enfants.

Ensemble, continuons de déployer les efforts nécessaires pour que la coopération se propage et devienne incontournable dans le développement économique et social de nos collectivités. Nous avons une responsabilité d’exemplarité en matière de développement économique, pour la population actuelle et les générations à venir. Je sais que nous serons au rendez-vous, comme nous l’avons toujours été, ensemble pour un monde toujours plus inclusif.

Publié le 15 octobre 2017

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