< Retour à la liste des articles 15 octobre 2011

Les générations et le changement social

Collaboration spéciale de Geoffroi Garon

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est garon.png.En 2010, nous vivons dans une économie mondialisée, sujette aux turbulences et aux crises, jour après jour, ici et ailleurs, qui ont des impacts directs sur chacun de nous, autant individuellement que collectivement. La qualité de vie acquise lors de la Révolution tranquille des années 1960 a permis à la société québécoise de faire un grand pas en avant grâce au soutien de l’État dans l’économie. Depuis les années 1980, c’est le modèle économique du néolibéralisme, basé sur la croissance et la consommation, qui guide les sociétés. Ce modèle a aussi permis de créer de la richesse, mais au détriment de l’environnement (pollution, énergie, etc.) et de la société (répartition de la richesse, spéculation financière, emploi, etc.).

Aujourd’hui, la société est en difficulté (santé, emploi, éducation, etc.) et il est illusoire de garder ce cap pour l’avenir. Il est devenu essentiel de repenser notre modèle de développement et de société. Je suis certain que nous sommes beaucoup à sentir que nous vivons dans un système qui s’accélère, qui est devenu très complexe et sur lequel nous avons très peu de prise. Qui participera à cette transformation importante, voire radicale, de notre société?

La rencontre des générations
Dans l’histoire, ce sont les baby-boomers (nés entre 1943 et 1959)1 qui ont grandement participé au développement du Québec tel qu’on le connaît aujourd’hui, autant en ce qui a trait aux bons coups qu’aux moins bons. En général, ils ont mis le travail et l’accumulation de richesses au centre de leurs préoccupations. Maintenant, ils prennent progressivement leur retraite et quittent les postes décisionnels. Or, beau- coup ne seront pas aussi aisés financièrement qu’on pourrait le croire. Ils laissent aux générations suivantes un système économique et social dysfonctionnel.

La génération X (née entre 1960 et 1975) prendrait du mieux sur les plans des salaires et de la qualité de vie, mais au prix d’un endettement considérable, parce qu’elle a dû attendre la fin de la vingtaine pour fonder une famille et acheter une maison. Les membres de la génération X occupent davantage de postes décisionnels et sont confrontés à faire des choix parfois contradictoires.

La génération Y (née entre 1976 et 1984) est celle des natifs numériques (digital natives), puisqu’elle est née avec les micro-ordinateurs, les jeux vidéo, l’Internet… Comparativement à leurs parents baby-boomers, les membres de la génération Y sont beaucoup plus soucieux des questions environnementales, de la qualité de vie et de la famille. Plusieurs vivent la naissance de la société civile comme riposte aux grandes entreprises et aux gouvernements.

La génération C (née entre 1985 et 1995) est la deuxième vague des natifs numériques, qui considèrent le monde numérique (le Web) comme omniprésent. C’est la génération de la communication, de la collaboration et de la création, qui vit à travers Internet.

Mais qui prendra la relève et comment changer le modèle économique?

Entreprise sociale

Selon moi, il faut aussi sortir d’une vision dualiste (entreprise et organisme à but non lucratif), pour y ajouter une formule hybride, celle des entreprises sociales. Cette formule permet à la fois de créer de la richesse, d’innover, tout en favorisant le respect de l’environnement et le changement social. Ce modèle économique attirera une relève importante parmi les générations X, Y et C, qui veulent changer le monde, avoir un impact sur leur environnement et jouer un rôle décisif dans la société. Elles sont créatives et instruites, elles savent mieux collaborer et utilisent amplement les technologies. Je suis aussi convaincu que plusieurs membres de la génération des baby-boomers embarqueront dans le bateau, par intérêt, mais aussi par nécessité.

Le modèle des coopératives est selon moi celui qui convient le mieux à l’entrepreneuriat social. Il est hybride entre l’économie sociale et l’entreprise classique. C’est une structure fort répandue au Québec, qui prend de l’ampleur, et ce, dans plusieurs sphères de nos vies. De plus, l’ONU a décrété que 2012 sera l’année des coopératives. Il revient donc aux différents acteurs du milieu de la coopération de promouvoir ce modèle et d’accompagner ceux qui veulent s’y intégrer.

Chaque génération a eu des défis considérables à relever, chacune à son époque. Mais aujourd’hui, nous devrons tous y participer parce que nous mettons en péril la planète entière en poursuivant le modèle de développement socioéconomique actuel. La relève, c’est nous tous!

  1. Les références en lien à la classification générationnelle énoncée dans ce texte proviennent de Wikipédia : www.fr.wikipedia.org.

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