Vanico Maronyx, coopérative de travailleurs actionnaire
FĂ©lix Delage-Laurin
Saviez-vous qu’une entreprise d’ici a réussi à se démarquer à l’international dans le domaine du design résidentiel ? En effet, une entreprise de Lanaudière se positionne actuellement comme un chef de file mondial dans un domaine au centre de notre confort quotidien : la salle de bain ! Collections de moyenne et haut de gamme distribuées internationalement, comprenant mobilier, comptoirs, vanités, lavabos, douches, bains, tuileries, le fabricant Vanico Maronyx, situé à Terrebonne, fournit depuis plus de trente ans divers centres de plomberie où se rendent des milliers de nord-américains désirant rénover leur salle de bain. Elle fournit ses produits dans des points de vente aussi divers que le Québec, l’Ontario, l’Ouest canadien, la côte ouest américaine, la Floride et depuis peu, l’Europe.
Ce que plusieurs ignorent, c’est que Vanico Maronyx a fait le choix d’adopter il y a dix ans la formule de coopĂ©rative de travailleurs actionnaire (CTA)… et cela lui sied tout Ă fait.
Les travailleurs actionnaires
En 2004, au moment de racheter la moitié de l’entreprise détenue par son associé Jacques Pariset, Robert Gauvreau en profite pour lancer Vanico Maronyx dans une nouvelle ère : celle de la CTA. Il s’agit d’un outil permettant aux employés d’une entreprise par actions d’acquérir et de détenir collectivement des actions de l’entreprise. Ainsi, fin 2004, les deux tiers des 75 employés de Vanico Maronyx se regroupent et achètent un bloc d’actions représentant 15 % de toutes les actions, pour un montant d’environ 400000$.
« C’était une formule gagnant-gagnant, autant pour notre propriétaire que pour les employés », explique Jean-François Bourdon, président de la CTA et contremaitre de production chez Vanico Maronyx depuis l’an 2000. « Puisque que la CTA rachetait collectivement 15 % des actions, M. Gauvreau n’avait qu’à racheter 35 % à son ancien associé. Pour nous, les employés, dont plusieurs sont ici depuis plusieurs décennies, ça nous permettait d’investir dans notre entreprise, dans notre lieu de travail. Ça permettait de faire un placement collectif dans Vanico Maronyx, de maintenir et renforcer nos emplois et de nous impliquer dorénavant comme des gestionnaires de l’entreprise et non simplement des employés. Ça a responsabilisé beaucoup d’entre nous. » La CTA, et les revenus de placement et dividendes qu’elle a engrangés, ont aussi permis à certains employés de placer peu à peu de l’argent de côté pour leurs vieux jours.
Deux années furent nécessaires pour rembourser le prêt de 400000$ effectué auprès de Vanico pour acheter les 15% d’actions. «Lorsque les employés non-intéressés par la CTA ont commencé à voir les bénéfices sur les placements faits par leurs collègues, ils ont été attirés». Ce fut un tel succès que les employés ont racheté 5% d’actions en 2009, pour porter leur bloc d’achat à 20%.
Mais attention, créer une CTA demande réflexion et un certain climat de travail. « Ce fut possible de le faire chez Vanico Maronyx, car il y avait déjà une culture d’entreprise axée sur la communication. Notre propriétaire avait l’habitude d’ouvrir ses livres. Ainsi, cela ne le gênait pas que les employés, maintenant actionnaires, aient leurs mots à dire sur la gestion de l’entreprise », explique le contremaitre.
Ă€ l’heure actuelle, Vanico Maronyx continue son expansion en se tournant vers le marchĂ© europĂ©en, qui lui ouvre peu Ă peu ses portes. « Nous avons crĂ©Ă© une collection de haut de gamme sur mesure pour des demandes provenant de la Russie, de l’Europe de l’Est et de la France, des pays sensibles au design Ă©purĂ© et Ă©voluĂ© », explique Jean-François Bourdon, avant de retourner travailler dans l’atelier de production…
Membre de la CDR Lanaudière