< Retour à la liste des articles 15 octobre 2016

Le lac Castor et ses berges abordables

Anne-Gabrielle Ducharme

Les Québécois prennent des vacances de plus en plus courtes et leur dédient un budget de plus en plus limité. À l’heure où tous doivent se serrer la ceinture, les séjours à prix abordables sont les bienvenus. Depuis 1999, la coopérative de travailleurs Aux berges du Lac Castor, un centre d’hébergement et de villégiature, s’évertue à fournir des prix avantageux à ses visiteurs.

En 2016, ce sont 35% des Québécois qui prendront des vacances d’une semaine et moins. En 2015, le taux s’élevait à 29%, rapportait en juin dernier un sondage mené par la firme Léger. Les vacances ne sont pourtant pas moins méritées. C’est donc pour donner un peu de répit à des individus issus de toutes strates économiques que la coopérative du Centre-du-Québec maintient des prix accessibles.

« Dans la région, on retrouve surtout de l’hébergement haut de gamme. Ici on s’assure de conserver l’offre abordable pour les familles », explique l’un des fondateurs de l’auberge, François Chalifour. Sur la page d’accueil de leur site Internet, on annonce d’ailleurs tout en poésie cette philosophie : « Les cinq étoiles ne sont pas dans l’ameublement. Elles sont dans le cœur des gens ».

La fibre communautaire

« Notre clientèle est assez diversifiée, mais on reçoit surtout des familles. On accueille également de petits groupes scolaires et des groupes de personnes défavorisées », élabore Chalifour. À ces derniers, le dirigeant s’assure de fournir des prix réduits.

Or, pour que la coopérative demeure rentable, c’est toute la communauté qui y met du sien : « Deux fois par année on organise des corvées de ménage où des bénévoles, issus principalement du coin, viennent nous aider », ajoute-t-il. Des ententes ont également été passées avec des groupes communautaires: Aux berges du Lac Castor est aujourd’hui un lieu privilégié par ces derniers pour leurs rencontres.

Un pôle culturel

La création de la coopérative découle entre autres d’une offre culturelle bien présente dans la région : « L’idée nous est venue quand on a constaté que les gens cherchaient un endroit abordable où dormir suite aux spectacles », avance le fier gestionnaire. Trois fois par année, l’entreprise organise des prestations qui se déroulent principalement durant la saison estivale. En 2016, la formation Canailles, le chanteur Philippe Brach et Benoit Paradis Trio ont notamment été de passage.

« Notre clientèle est assez diversifiée, mais on reçoit surtout des familles. On accueille également de petits groupes scolaires et des groupes de personnes défavorisées »

La création de la coopérative découle entre autres d’une offre culturelle bien présente dans la région

L’auberge loue également des lieux de création pour artistes. D’ailleurs, les Sœurs Boulay, Bernard Adamus et Misteur Valaire ont déjà profité de cette offre. « Je crois que c’est le calme de la nature qui les amène ici », pense tout haut le fondateur.

Une philosophie appréciée

« Cela fait presque vingt ans que nous sommes établis. On a maintenant une certaine reconnaissance, les gens s’intéressent à notre modèle », soutient ce dernier. En avril 2016, les fondateurs ont d’ailleurs été invités à participer au colloque « Sortir du capitalisme ? Vers l’autodétermination économique des communautés », organisé à l’Université Concordia.

Des exemples comme Aux berges du Lac Castor prouvent en effet qu’il est possible de créer de l’emploi au sein de communautés, et ce, en bifurquant du mode de gestion traditionnel.

Aux berges du Lac Castor

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