< Retour à la liste des articles 15 octobre 2011

Entrevue avec monsieur Alain Paquet

Abderrahim Izirri

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est alain-paquet.png. Abderrahim Izirri : Comment voyez-vous le rôle joué par la Coopérative de développement régional (CDR) Montréal- Laval dans l’entrepreneuriat collectif, notamment à Laval?

Alain Paquet : Depuis 25 ans, la CDR Montréal-Laval s’engage avec une ardeur et un engouement contagieux à promouvoir la formule coopérative sur son territoire. Elle est à l’origine d’une panoplie d’initiatives, telles l’organisation du premier colloque sur les coopératives du travail ou la mise au point du concept de coopérative de travailleurs actionnaire (CTA). Partageant le souhait de soutenir le développement économique des entreprises, la CDR se veut un véritable carrefour de l’entrepreneuriat collectif, où sont offerts une expertise et un accompagnement adaptés aux besoins spécifiques des entreprises coopératives.

La CDR a mis de l’avant, à Laval, l’idée de développer la formule coopérative de CTA au service de l’essor économique des entreprises lavalloises. Les CTA constituent des outils fort utiles pour nos entreprises qui souhaitent maintenir et renforcer le sentiment d’appartenance de leurs employés et servir de régime d’intéressement et de retraite. Elles encouragent le renouveau et l’échange d’idées entre les différentes coopératives de la région tout en fournissant du capital précieux pour la relève. Je crois sincèrement que la formule CTA est une option qui mérite d’être davantage connue et considérée comme une façon de répondre aux défis de transfert d’entreprises et de relève entrepreneuriale.

A. I. : La CDR Montréal-Laval va fêter ses 25 ans. D’après vous, quels défis majeurs l’attendent?

A.P. : L’un des défis majeurs du 21e siècle auxquels la CDR et l’ensemble des acteurs du milieu devront faire face est l’intégration des communautés culturelles, qui forment un tissu collectif et économique en pleine expansion. Pour que l’ensemble de la population puisse en bénéficier, il faut absolument rejoindre ces gens par l’entremise de l’entrepreneuriat, tant individuel que collectif.

Le besoin de relève entrepreneuriale constitue un autre défi majeur, dans l’éventualité où 15,2 % des entreprises envisagent d’ici les cinq prochaines années de transférer leur direction ou leur propriété à la relève. Ces deux défis sont des éléments du défi plus large d’accroître la prospérité de tous les Québécois.

A. I. : Comment voyez-vous le projet Coopérative Entreprise Partagée pour Laval?

A.P. : Au cours des dernières années, Laval a bénéficié largement de la venue des nouveaux immigrants au Québec. Cet outil supplémentaire développé par la CDR et ses partenaires de l’économie sociale contribuera certainement à répondre à un besoin exprimé notamment par les femmes entrepreneures issues de l’immigration. L’entreprise collective permet de combiner les forces de chacune d’entre elles afin d’accroître la force de vente, optimiser les dépenses liées à l’administration et aller chercher du financement à meilleurs taux.

A. I. : Au sortir de la crise économique qui a secoué la planète, comment entrevoyez-vous l’avenir?

A.P. : Il est reconnu que le Québec a mieux traversé cette crise. Il faut maintenant réussir la reprise, miser sur nos forces et les déployer pour créer de la richesse. Créer de la richesse va au-delà des signes de dollars. C’est aussi créer de la richesse humaine en permettant à des femmes et des hommes de rêver et d’avoir des aspirations et de réaliser des projets légitimes. J’ose croire qu’au Québec, on puisse promouvoir la participation pleine et entière des citoyens à la prospérité afin que tous puissent en retirer et en partager les fruits. Par son engagement et ses actions, la CDR Montréal-Laval est un acteur clé pour répandre cet esprit et rendre disponibles des outils d’entrepreneuriat, démontrant ainsi l’interdépendance indissociable du développement économique et social, et ce, de façon durable.

ALAIN PAQUET EST ÉCONOMISTE, DÉPUTÉ DE LAVAL-DES-RAPIDES, ADJOINT PARLEMENTAIRE AU PREMIER MINISTRE DU QUÉBEC ET PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DES FINANCES PUBLIQUES DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE DU QUÉBEC

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