Collège Mont-Saint-Louis
Gilles Bureau
Le Collège Mont-Saint-Louis (MSL), un des rares établissements d’enseignement privés fonctionnant sous le modèle coopératif, fête son 125e anniversaire cette année. Cette étape de sa riche histoire se veut aussi un tournant pour l’institution. Le Mont-Saint-Louis doit, en effet, s’adapter à la réalité changeante de son environnement, tout en continuant de promouvoir ses qualités propres et les valeurs qu’il entend transmettre aux nouvelles générations.
125 ans d’histoire
Le MSL a été fondé en 1888 par la communauté religieuse des frères des Écoles chrétiennes. Au fi l des ans, plusieurs grands noms de l’histoire québécoise ont fréquenté l’établissement, et cette liste continue de s’allonger tous les ans.
En 1969, au moment de vendre l’édifi ce où logeait le Collège, les frères des Écoles chrétiennes participent à la création d’une association coopérative, formée notamment de parents, et lui cèdent la charte et le nom du Mont Saint-Louis. Le Collège déménage alors de la rue Sherbrooke vers le boulevard Henri-Bourassa Est, dans le secteur Sault-au-Récollet.
Depuis, le MSL poursuit sa tradition d’excellence auprès d’une clientèle mixte. Les valeurs prioritaires mises de l’avant dans la formation et l’encadrement des quelque 1 400 élèves qui fréquentent chaque année l’institution sont le respect, la responsabilité, l’autonomie, la rigueur et la fierté.
Des principes bien coopératifs
Les établissements privés comme le MSL évoluent dans un milieu fortement concurrentiel et doivent constamment se distinguer pour attirer et retenir leur part de clientèle. Ainsi, chaque école doit afficher sa « couleur », que ce soit par ses actifs tangibles, comme les installations sportives ou les laboratoires, et intangibles, soit les valeurs et les programmes. Au MSL, cette image est celle de l’excellence scolaire, scientifique et culturelle, dans une optique de cohésion sociale inspirée du mouvement coopératif.
« Le modèle coopératif comporte des avantages certains pour les parents, comme la participation plus directe à l’orientation du Collège par l’élection des membres du conseil d’administration », explique Sylvie Drolet, directrice générale du MSL. « Un des défi s auxquels nous sommes confrontés consiste d’ailleurs à mettre de l’avant les atouts de la formule coopérative, sans toutefois perdre de vue le contexte dans lequel évolue notre établissement scolaire », spécifie-t-elle.
Pourtant, jusqu’à maintenant, la nature coopérative du MSL n’a pas nécessairement fait partie de son image publique. « Je suis demeuré surpris quand, après avoir cherché le mot « coopérative » partout sur le site Internet du MSL, je ne l’ai retrouvé qu’à un seul endroit, enfoui dans un document », raconte Jean-Pierre Girard, parent et secrétaire de l’Association des parents du Mont-Saint-Louis (APMSL). Une récente refonte du site Internet a permis de remédier à cette omission.
Cette situation serait plus fortuite que stratégique, selon Michel Gigon, président de la coopérative. « Nous avons récemment amorcé une vaste réflexion sur notre positionnement, qui nous a confirmé que le bien-être des enfants au Collège est une valeur importante pour les parents, ce qui rejaillit sur l’organisation même du MSL. Les orientations données par les membres de la coopérative à la direction du Collège font en sorte que les programmes transmettent des valeurs humanistes, comme la solidarité et l’altruisme. Dans la mesure du possible, nous devrons faire un lien entre notre statut coopératif et notre image de marque », ajoute monsieur Gigon.
Le projet éducatif du MSL refl ète par contre très bien la nature coopérative. L’enseignement de qualité supérieure et enrichi offert au Collège est centré sur l’élève et conserve un caractère dynamique, engagé et humain. « Notre objectif avec chacun de nos élèves n’est pas d’obtenir un bulletin impeccable à tout prix », explique Anne Gagnon, directrice des services éducatifs. « Nous visons le développement intégral de la personne. Nos élèves sont appelés à prendre conscience de leur milieu et à y vivre en harmonie », ajoute-t-elle.
Le MSL répond ainsi à la demande de bien des parents. « Au moment de choisir une école secondaire pour notre fille, plusieurs choix différents s’offraient à nous. Le MSL proposait un programme axé sur l’acquisition de solides connaissances, dont le rythme et le soutien personnalisé convenaient le mieux à nos désirs et aux besoins de notre fille. Depuis le début, nos attentes sont plus que jamais satisfaites », raconte Sophie Brassard, mère d’une élève de troisième secondaire.
À l’occasion de l’Année internationale des coopératives, le Collège est bien positionné pour prendre fièrement sa place au sein du dynamique mouvement coopératif québécois et en transmettre les valeurs aux nouvelles générations.
Du talent à revendre
Au cours de l’année, les élèves de quatrième secondaire du MSL ont été invités à participer à un concours littéraire. Les élèves avaient pour tâche de rédiger une nouvelle autour du thème de la coopération. Voici un extrait de la nouvelle de Viviane Reid, gagnante du concours et récipiendaire de la bourse Claude Béland. Il est possible de lire la nouvelle dans son intégralité sur le site Internet du Collège Mont- Saint-Louis, au www.msl.qc.ca.
Les « polipieds » de la table presque ronde
Il était une fois, il y a moins longtemps que ce que l’on croirait, un royaume gouverné par un roi paresseux, mais rêvant de gloire et de prestige. Il cherchait désespérément un moyen de prouver sa valeur à ses sujets sans se salir lui-même les mains avec des quêtes risquées.
Un jour, un plan ingénieux lui vint en tête. Il engagea 10 de ses plus loyaux et plus courageux paysans que toutes ses terres hébergeaient. Il leur offrit tout ce dont de simples manants avaient pu désirer. En échange, ils juraient de se battre jusqu’à la mort pour leur sauveur et d’accomplir tous les faits d’armes que celui-ci demanderait. Le roi décida d’adouber cette bande de braves puisqu’ils montaient de beaux et majestueux chevaux et étaient tous liés par leur métier.
La première semaine, ils se rencontrèrent et devinrent amis. Les chevaliers découvrirent le palais royal avec une admiration et un émerveillement croissants. Ils furent abasourdis devant les chambres gigantesques que le bon Arthur leur avait assignées. […]
C’est ainsi que commença la quête de Perceval, ayant pour tâche d’éliminer un dragon, de Caradoc et Bohort, qui se virent confier la mission de combattre des ennemis venus de Bulgarie, et de Lancelot, qui avait pour plan machiavélique de détrôner le roi Arthur. Les périples de ces quatre chevaliers les mèneront quelques semaines plus tard à fonder, ensemble, la première coopérative que le monde connut : la coopérative Les « polipieds » de la table presque ronde.