< Retour à la liste des articles 15 octobre 2011

Des projets neufs pour une population vieillissante

FÉDÉRATION DES COOPÉRATIVES D’HABITATION INTERMUNICIPALE DU MONTRÉAL MÉTROPOLITAIN

Gaétan-Philippe Beaulière

En plus de regrouper 440 coopératives d’habitation auxquelles elle offre des services, entre autres, de formation et d’aide à la gestion, la Fédération des coopératives d’habitation intermunicipale du Montréal métropolitain (FECHIMM) agit aussi comme développeur. Un rôle qu’elle exerce notamment à Laval, où elle a réalisé un projet d’habitation novateur l’été dernier. Le Coopoint en a discuté avec le directeur du développement, monsieur Neil McNeil.

« On ne crée pas une coopérative d’habitation à partir du haut, mais bien à partir de la base. » Voilà, en quelques mots, la philosophie du développement coopératif qui guide le travail quotidien de Neil McNeil. Mais, concrètement, qu’est-ce que ça signifie? « S’il n’y a personne qui la demande [la coopérative d’habitation], nous ne la construisons pas. La Coopérative intergénérationnelle lavalloise a vu le jour parce que des gens l’ont demandée », signale-t-il.

La Coopérative intergénérationnelle lavalloise, c’est le dernier-né des projets d’habitation coopérative mis sur pied par la FECHIMM, en étroite collaboration avec le groupe de ressources techniques (GRT) Réseau 2000+. Tout a donc commencé par le désir de quelques individus de vivre en coopérative. Ils sont venus solliciter l’appui de l’équipe de monsieur McNeil en leur propre nom ou en celui de leur famille.

Desservir la population aînée
Plusieurs familles, mais aussi un groupe de personnes aînées, ont fait part de leur intérêt à l’égard du projet. Il a donc été convenu que la coopérative réunirait plusieurs générations… en deux phases.

« On a mélangé les deux types de locataires pour réaliser un seul projet en plusieurs phases. La première phase est destinée aux familles tandis que la phase deux sera consacrée à une clientèle de personnes aînées [en perte d’autonomie]. » Deux des sites sont dédiés aux familles. Le troisième sera construit dans cinq ans en fonction des besoins des membres aînés.

« Au départ, ce qu’on veut créer, c’est une microsociété composée de familles, de personnes seules, de personnes aînées ou en perte d’autonomie. On ne veut pas créer des coopératives destinées uniquement aux familles ou uniquement aux personnes aînées », explique monsieur McNeil. D’ici à la création du troisième site, les personnes aînées qui jouissent de leur pleine autonomie vivent avec les familles et pourront un jour se tourner vers l’autre coopérative, tout en étant associées aux différentes étapes de la réalisation de la deuxième phase du projet.

« Le vieillissement de la population existe aussi dans les coopératives d’habitation », remarque Neil McNeil. Une évidence. Mais elle est toutefois lourde de conséquences. « La perte d’autonomie peut commencer beaucoup plus tôt qu’on le pense. Par exemple, une personne peut être en perte d’autonomie à 55 ans », fait-il valoir. C’est pourquoi la FECHIMM et le GRT doivent faire preuve de créativité.

Pour la deuxième phase de la Coopérative intergénérationnelle lavalloise, ils pensent s’inspirer du modèle adopté par une coopérative d’habitation de Saint-Jérôme, Le Bourg Saint-Antoine, « qui est assez avant-gardiste dans sa façon de voir le vieillissement », selon monsieur McNeil. Un modèle aux antipodes du style « hôtel » adopté par la vaste majorité des complexes immobiliers pour personnes aînées. Un exemple : « Les repas ne seront pas donnés dans une cafétéria, mais bien dans une cuisine collective. Les gens feront leurs achats ensemble et apprendront à cuisiner des repas santé ensemble ».

De grosses coopératives
La Coopérative intergénérationnelle lavalloise marque aussi le choix d’une approche récente en matière de développement qui consiste à créer de très grosses coopératives regroupant plusieurs dizaines de logements.
À elle seule, la première phase compte 104 unités, dont
plusieurs 61⁄2 où vivent des familles.

Le principal avantage : l’accès à des ressources financières plus importantes. « Cette formule nous offre la possibilité de compter sur du personnel permanent, comme un directeur général, un plombier, un menuisier, etc. », révèle Neil McNeil. « Il est de plus en plus difficile de créer de petites coopératives, parce que le coût des terrains et de la construction est assez élevé. Pour parvenir à réaliser un projet, il faut obtenir un maximum de densité. »

Depuis que le projet de la Coopérative intergénérationnelle lavalloise a été amorcé, il y a trois ans, Neil McNeil n’a reçu aucune autre demande de création de coopérative d’habitation. « C’est un peu particulier, parce qu’il y a des besoins », indique-t-il. C’est pourquoi la FECHIMM et le GRT Réseau 2000+ veulent accorder plus de temps à la promotion de la coopération au cours des prochains mois. Question de fouetter l’intérêt de cette « base » si essentielle au développement de coopératives d’habitation.

FECHIMM
3155, rue Hochelaga, bureau 202
Montréal (Québec) H1W 1G4
514 843-6929

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